CORRIDOR
Le train n’est pas pressé ce soir
il va son petit train du dimanche
et nous sommes vendredi
et nous sommes samedi
il grogne
il pouffe et patapouffe à qui mieux
mieux vaut être dans son lit que
dans le corridor
ah si je tenais la place de mes valises
inertes
cailloux de la marelle
pris dans la main
lancés dans l’air et dans l’eau
poids morts contents de ne pas être
la vie n’a pas toujours du bon
elle est souvent bien dure
mes fesses en savent quelque chose
mon fondement meurtri grâce
auquel je pense enfin beaucoup plus haut que
la ceinture
vendredi 5 juillet 1974