A
Les voix d’arsouilles autotéliques
sur leur croissant arénuleux
volent
ballots déserts de l’aquilon
qui jette aux nuages aquifères
l’haleine hagarde
rassise
des palais aquicoles
et dans les pailles apyres
le chemin baveux des gastéropodes
le sentier spumeux des reptiles apodes
tracent des lacets de chanvre apocryphe
cri
verbe tronc comme
une apocope
gel
noir du soleil comme à l’aphélie
et les rousses aoûtées tourneuses du foie
noient dans le vomi les anges croûtons
petits bustes boeufs
antithèses bleues d’anthropopithèques
vireront au rouge enfin jusqu’au blanc
victimes bâclées de quelle anoxie
et les charmes creux de la femme anoure
brûleront le lit fou de l’anomie
feu de l’anomal
un bûcher craqué de chairs androïdes
et dans l’orbe haché des lunes éthyliques
l’ancolie déploie ses pétales affreux
rotors blonds de pâles
si ancipités
qu’un corps doux de femme
serait laminé
au rang bas d’esclave bris d’ombre ancillaire
et d’un tour de griffe les anacoluthes
décapent l’accord de toute logique
et toutes les brumes
acres du silence
couvrent la pensée des anachorètes
prêchent à la mémoire des foules étouffantes
la rousse et la belle
mousse d’ambroisie
mais les rats des villes
saouls de fumées lourdes
butent dans la nuit de leur amaurose
et l’air se fendille aux lames ténèbres
aux flammes d’amok
aux hemmes raidis
le crâne écarté d’où pousse en sauvage
une amaryllis
le pouls boutonné dont le coeur jaunit
rompu sous le poing des fièvres amariles
tout autour la vierge
lacs enchevêtrés dans ses mèches vertes
tressaille à l’écho des cris d’alouates
jusqu’aux ports musclés des côtes okoumés
les soutes ou la suie
où la sève d’alme
remue doucement le sang dans les sexes
silex épelant les corps allogènes
la bouche aliquante des preuves par neuf
la bave alibile des mailles secrètes
océan terreux de coques et de plumes
l’alcyon s’est caché dans un nid d’épaves
alchimille et proie d’orages salés
dessus se repose à l’aube l’aiguail
du large où le vent balaie l’aigrefin
et l’oiseau de mythe s’agriffe aux mystères
comme un nouveau-né au bouchon du sein
l’enveloppe est vent
vide
et l’agalaxie affouille la mer
la mère agalacte
crachote à la rive l’aethuse des bois
de barques éludées dans l’écume rouge
et le ciel déborde comme un feu de brousse
chaos
hachis d’or de foudres et d’aérolithes
chants de fleurs cosmiques à l’ange adagio
cousu dans l’effroi de son acousmie
dans les lacets-scie de l’eau acéteuse
qui mouille d’un peu de gravier liquide
la terre acescente où les hommes jaunes
pullulent dans l’air étuvé des poudres
et rêvent
d’abers de pommiers de Bretagne verte
d’étables chaumées de vagues et de bruine
d’abaques où l’ampoule et les bouches fument
et crèvent
d’aboulie au bout d’agonies violettes
la langue écaillée dans le masque mort
au milieu des cloques
crues des abajoues
mardi 5 avril 1977