LA GUERRE
Dénervez-là
la folle aux bigoudis qui chie
la peur a maquillé des traces
au bord de sa bouche qui pue
c’est de la bave adrénaline
un vent lui passe des aiguilles
la conne à rut
et les chinois rouges ou charbons
déploient des ruses de dragons
pour la séduire
c’est la dame au coeur de tonnerre
l’éclat des jarrets de Junon
tout s’y foudroie dans la lumière
et la nuit chante l’oraison
des enfants crevés à la pierre
c’est le goût flottant de la poudre
et le chantier de ses unions
des tubes aigus de la matière
à l’ogre du fond marbre ouvert
c’est la jusquiame des douleurs
le sablier de sel aux plaies
la reine d’ordures et de pleurs
dénervez-là
la guerre au bigoudis qui dit
que la peur fait monter la terre
mercredi 10 octobre 1979