POUPEES
Je vous connais poupées de chair
vos cris ne me feront pas faire
la culbute au fond de la mer
je vous connais poupées de verre
vos larmes piègent la lumière
comme une orchidée dans la serre
je vous connais poupées de fer
avec vos fourreaux délétères
qui masquent des cache-misère
je vous connais poupées de terre
vos rêves sont dans la tanière
tapis dans la nuit des matières
je vous connais poupées à l’air
de parsemer les champs de guerre
de baisers rouges de l’enfer
je vous connais poupées-crinière
de juments baie dans les prés verts
sautant au dessus des barrières
je vous connais poupées-fourrière
de chiens parqués là pour se taire
sous les aiguilles est la poussière
je vous connais poupées de pierre
lourde un tombeau en muselière
dérive en feu dans l’univers
samedi 18 septembre 2004