L
Le baiser de la lune a fauché
l’eau lustrale atlantique
et la vierge moisie du naufrage
crie
un lupus baguenaude à sa bouche
dans l’effroi de la nuit qui l’enlace
et l’écume à la vague est un flash
mou
elle blanchit le cerceau de la montre
à la barbe bouchon des ténèbres
et l’aiguille amenuise l’heure noire
aigre
le ciel a l’oeil luni-solaire
les lucilies pondent aux orbites
des yeux séchés dans les canots
l’oeuf
les mouettes affalées sur les plaies de l’épave
glougloutent son sang vert d’algues anaérobies
toutes rondes à l’horreur des ogres lucifuges
crac
le lougre est temps rogné par le sel et les becs
que les gouffres marins dégueulent à ses vestiges
l’abîme n’en veut pas pour un oubli aqueux
bah
les cadavres dedans de louchons
les dacavres dedans de lottas
les vacadres dedans de lorettes
acres
et les fioles dans la cale de loochs
et les balles imbibées de longottes
pourrissent dans l’air et dans l’or
pur
un fou frappé par le soleil
pouffe ses joues de logorrhées
il a du loess entre ses cuisses
maigres
monsieur Machair à la misaine
roucoule des ré tyroliens
et son chapeau plume en loden
croule
un cul de jatte locomobile
balance à vue son tronc brûlé
les boeufs aveugles dans la soute
meuh
un pampero de Patagone
voit l’horizon de ses llanos
et des drapeaux de limousine
flottent
la fée marine mord un limon
gravé dans l’arbre de la terre
et le jus jaune fait des traces
blettes
la canicule écache l’homme
défait sa peau son coeur son sang
c’est une jupe de limon
bis
un feu de paille dans les joues
le capitaine et sa coquille
défient les verges limicoles
grrr
cauchemar d’orbes et de lanières
chemises d’os lèvres de verres
les limbes ont fait de la bouillie
bleue
derrière l’écorce du ligot
une étincelle a pris le vent
et l’air d’un feu de plan liquide
lourd
les lierres craquent à l’étuvée
la samba fait danser la mer
libelles et falbalas s’envolent
vite
trois lévites en font centre
deux léontines d’or s’effondrent
un jeu de mots gros se noie
help
les doigts de Dieu de la gangrène
fourrent au museau des tourbillons
des griffes et des stries léonines
rousses
et le mouroir reflète les lémures
sans poids délestés de leurs formes
retombées goutte à goutte au fond de l’origine
elle
un mousse est revenu décharné du supplice
le corps crasseux saigné au blanc d’un lèchefrite
épouillé dans l’écrin d’un lazaret horrible
rare
des étoiles ont cerclé ses cheveux de sirène
collés de gels d’angoisse et de lavures
et des larmes de job ont cassé ses paupières
floues
un affreux trou dans sa mémoire
fouille sa face épouvantée
où fond l’écho de ses hoquets
secs
il a des seins lanugineux
il a des joues de lanoline
il a des bézoards lanices
il
c’est le berger saoul des lambruches
c’est le miracle inframarin
la faune unique des abysses
borgnes
un lack d’images écaille l’homme
son front bourdonne avec les morts
un ange accroche le laguis
clac
le cou de l’enfant dans le lacs
comme une bête étreint le ciel
ses mains palissent dans la nuit
raide
un champ de lacryma-christi
fripe ses grain juteux de vie
la cendre émousse les douleurs
pis
jeudi 2 juin 1977