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M

Les petits pieds les petits pas
les petits myrmidons de terres qui traînent à musse-pot leur peine

les petits limaçons de poudre qui bavent sur la muscadelle
gelée dans l’arbre originel

et les fantômes musagètes
et les faluns pour la mémoire
les lacs de muire et le désert

et le désert des petits çà
et le mucor dans la farine
et le moyeu sous la coquille

les petits pics en fer de l’homme
cassent la peau des cailloux gris jusqu’à la source et à la moie

et les petits palais gourmands regardent étrangler dans les doigts
le gland des moussoirs erratiques

la boucle et l’ongle des mousmés
la mourre à l’éclat des poignets
la charge et le sang semencé

le sang des mouillères de tergal
la mouille à la hanche des fées
le moufle au devant de la flamme

les petits pets les petits rats
les petits nez des longues histoires cachés dans l’ombre cyranique
de ce tissu mou de mouchures qui bat dans l’air comme un lambeau

les petits moucherons d’église
soleils de vierges mortifères
éclairent la courbe des morènes

les petits gros les petits gras trébuchent aux pieds des mornes plats

les pénitent hurluberlus
le sein percé par des morfils
traînent leur bure sur les chemins moreaux
grattent leurs plaies au morfil de la croix
s’écorchent mordicus
leurs genoux morbilleux jusqu’à la dame en pierre

et baisent la madone
sa morbidesse sainte
sa bouche et ses cheveux
ses phalanges morbides
son ventre minéral
son sauvageon baudet tenu par des morailles

les petits pèlerins du joli mois de Mai
vont plumer la moquette sur la dent du requin
et lui crever le cou pour voir du petit trou couler le soleil roux
et boire
dans le vernis des moques un feu divin

les petits cavaliers de Pégase
gringalets sous la queue de la bête
ne sont rien sans montoirs que rampants

les petits angelots monticoles rient dans le dos des nabots
des monodies dérisoires
des momeries transitoires

et dans le crâne avachi des petits chiots de la nef
va le moloch infernal
va le péché de la pomme
va l’incendie des moïses
va l’étuvée de mofettes

va l’ordonnance des moeres
va les parfums de mirbane
va le cerveau mécanique
va la minerve asséchée qui
déglutit quelques mousses

qui
dégueulis de miellures
qui
éboulis de masures
qui
d’or et sang miellés
qui
pie air micacé
qui
l’écho de merlin sur le nez de la troupe

et mergule à la ligne et la mort à ses frousses

les petits sanctuaires divans brûlent au dessus de la colline
les capitales minuscules
le dieu méplat de l’angoisse acre
les menstrues vertes des ménades
la foi douillette et si membrue
les moutons creux du Golgotha
les nuées bleues de mélophages

les pantomimes melliflues des soutaniers de la vertu
les médicastres d’âmes noires et de méats fuligineux
les mayes où luit le jus amer des fruits d’oliviers sycophantes

et la maya dans la fumée se fout dans le vent paradigme

les petits hommes sont des ombres frottées sur le pan des parois
les crêtes en haut incandescentes ouvrent la gueule aux grands orages
la foudre broie sous ses babines leurs dents déchirées de mastiff

des sauvageries électriques arrachent à la masque ses voiles
et les eaux molles des vallées secouent la vase ensevelie
la coque des marie-salope dans le ragoût des margouillis

les gouttes trouent les feux humides
les margotins font des flottilles
le lac est comme un marengo

les petits pèlerins cagots trempent les doigts dans la maremme
et signent une croix sur la peur
la peau du matin marcescente

les petits marauds de chapelle se mouchent avec un bruit du diable
dans les mantilles des bigotes
des mandragores mamelues tétées par les mousses malouins

les petits prophètes anémiques appuient leur sang sur des béquilles
en bois de malandres atomiques
et les piquants du luciphare dégonflent leurs ballons malaires

le zigzag blanc de l’air furieux met des maillures sur les épaves
et les petits regards souillés se fichent au milieu de la maille

des perles éclatent sur la maie font des madrures et des striées

l’aqueux déborde arche et verger
les macles enlacent les souliers
la grêle enfonce ses tambours dans le haillon des mackintoshs

tous les pavots de la planète sont mâchurés sous le déluge

les petits nains oecuméniques ont le cul bas des gravités
ont des mâchures à leur amour
sont des ballots de vacuité
sont des mâchicoulis poudrés

dans les machelières idéales des petits mousquetaires du ciel

samedi 9 juillet 1977

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