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N

Dans les noues bleues de la Finlande
les petits anges faméliques
broutent l’herbue couchée des rêves
boivent le sang norois des terres
fendent le vent d’or qui nordit

leurs pas de saouls chroniques
brouillent les champs de peurs
de bombes et de noli-me-tangere

leur nez pointu comme une arête
avale au fond de la cervelle
tous les haillons de nizeré
qui volent en rond dans le désert

et des mirages chauds d’hiver
et des mirages froids d’été
dans le blanc flou des sols gelés
érigent des nerpruns couverts
ployés de fruits noirs gabonais
dans la lumière émasculée
du jour immobile et la femme
fait tournoyer le néroli
dans l’air de sa traîne sublime

et l’homme affreux de la poudrée
le maître errant désincarné
le pratiquant du népotisme
pousse au sommet son jésus glace
sa marie vierge et mère pourtant
joseph tailleur de néoprène
Zarathoustra le pentothal
tarzan la verge némorale

et la saga des dos rayés
le lait qui noie la nègrerie
le charbon mou de la nécrose
le cha-cha-cha des nécrobies
sur les ossiers de la mémoire

et dans les cendres hallucinantes
les necks élancent dans la nuit
la dignité dure de l’histoire
la vie debout des siècles morts
la catalyse des mouvances
l’aimant des nebkas détritiques
le navaja des néantises
le détriment des narcotines
le bois calleux du narguilé
le noeud coulant de la narcose

et dans les baies bleues de Finlande
les petits âges séculaires
mangent les joues de la napée
comme un fouet le cul des fleurs

et dans les champs de flocons gris
les doigts de la nagaïka
griffent les creux des cauchemars

l’aurore enfin douce envahit
les cils enfants de la légende
et la faim-valle des nanans

lundi 11 juillet 1977

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