S
Le sylphe est léger comme une aile
d’air de toile et de laine
et le suroît
couve son vol et le protège
il bat au dessus des marais
des joncs supés
des barques subéreuses
le rythme saoul des balafons celtiques
le chant de sa gorge strumeuse bouche la nuit de glouglous gras
les striges y fichent leurs canines
et le sang lisse les bajoues de l’ombre qui n’en finit pas
le sylphe pince entre ses doigts des strasses pour gratter la boue
tout rouge comme un feu couché
mais un orage maçonnique crache sa foudre stochastique
et la soie grille dans le soir
un coup de stick un champ spumeux
l’aube endormie sue spumescente
les corps de terre font les fakirs sur des grabats bancs de spinules
les coeurs de mères font les spatangues
sous les sables mous de la mort
souventefois l’écume pleure dans les mains nègres des douleurs
et tant de femmes en souquenilles
le teint râpé dans le soufroir
baisent un soleil piqué des vers
mais le cousin de l’atmosphère est jaune encore comme une orange
et craque encore la souille immonde
et sèche encore le souchong noir
et gave encore la sorbe ou corme
c’est le brûlot des songe-creux
l’iconolâtre somptuaire
le choeur des soliloques fous
le bain de feu des soldanelles
le slang cagneux des bas fossés
le sil des murailles arabiques
c’est l’oeil de lune et de planète
la bête blanche du sicairele germe cru des sialorrhées
c’est le shimmy des ghettos frits
c’est l’incendie serfoui des fours
et la serfouette autour des astres
c’est l’ascension des sénevés
le casque des semnopithèques
le dieu des seilles ensemencées
l’éclat des sécantes adoré
la bouche suçant les sebkhas
les sous de la sébile aveugle
le suc des scrotums élimés
la chevelure des joies scissiles
l’éclair et la schappe a brûlé
le sylphe alourdi de saturne qui frotte à la rue ses fissures
sa chair sanieuse
le sylphe a soif des thés de samovar
le sylphe a faim de tout salmigondis
son saint-crépin tient dans ses poches
c’est une saie pour les étoiles
c’est une plume sagittée
c’est une dame sagittale
le sylphe a de la nostalgie
c’est de la faute aux sagittaires
c’est de la faute à l’eau fleurie
le sylphe a de la féerie
une sachée d’amour cosmique
du vide plein la sabretache
vendredi 29 juillet 1977