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UN GRAND FROID

Je t’ai jeté dessus un manteau de couaille
tu avais les joues fades comme un bouleau glacé

il n’est pas très pratique de fendre les pieds nus
un culbutis de bouches qui fait des courants d’air

nous étions tout tremblants tout le long des canaux
vous pouviez tout gratuit nous tremper dans les vers

ils sont d’ailleurs gourmands des peaux de coeur gâté
et je ne dis encore que ce que je veux bien

je t’ai jeté dessus un manteau de couaille
tu avais les joues fades comme un bouleau glacé

il n’est pas très gentil de me faire des limaces
sous ton masque blanchi d’angelot cimenté

nous nous savions pourtant très cul-cul et chemise
vous souviendriez-vous de nos serments magiques

ils se sont abîmés dans de gros mots de paille
et le feu en fera ce qu’il lui plaira…

dimanche 20 février 1977

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