DECEMBRE
Décembre est un moi blanc
entre l’air et la terre la neige fait obstacle
et les pores sur la peau ont refermé leur porte
les épaules ont creusé des tunnels dans le vent
les villes sont fumeuses
et le linge est tordu raidi fort sous les pinces
les tombes sont rompues au gel
les arbres sont fourbus d’oboles
les champs sont des lits de fakir
y couche
l’amour serré contre la naine
aux grands pieds mous que l’on dévore
l’écueil est là au bout du coeur
qui s’en approche saigne et dort
et puis blanchit à feu doux mort
debout la neige l’a glacé
l’air immobile est à la terre
ce que Décembre est au moi blanc
samedi 2 décembre 1978