CARTE POSTALE
I
La liqueur blanche des coraux
éventre en grinçant les bateaux
des bains de bouche de cris font
trembler les palmes du lagon
et les chapeaux et les narines
entonnent des pluies d’eau marine
II
Au vent de cette île enlevée
des dents de la mer embusquée
un corps de fille hors du fourreau
mouvant de ce mourant tombeau
s’évase et presse son visage
au coin le plus mou de la plage
III
L’épave unique des bateaux
la quille taillée des coraux
sont une femme de foison
où vont les crabes à reculons
et tout dévale dans le sang
les frissons mouillés de l’Etant
dimanche 7 octobre 1979