QUEL GRIS
Quel lac gris nous enfonce
au fond de
ses eaux denses
un sillage d’oiseau
signe d’air et de peau
s’évanouit sous le fil
du bourreau
quel temps gris nous avance
lentement dans les franges
du râteau
et la paix de la terre sous les feuilles craquante
est l’image à travers la nature de la mort
est le sang qui se mêle à la boue du rivage
est le pain qui retouche les éclats du visage
quel vent gris nous élance
à la nuit et les ronces
un passage au dessus du corps noir
des collines
donne à l’oeil la couleur des lumières qui se penchent
mais les plantes qui collent à ces langes liquides
font en bas de la rouille grimpante
quel lac gris nous enfonce
au fond de
ses eaux rances
un rapace de trop
signe amer ou vaisseau
élève au bout du fil
un couteau
1979