LE TEMPS COULE COMME UN SILENCE
Sur les rêves des enfants
le temps coule du silence
des bruits vides sans demains
roulent dans l’eau des chemins
des chats maigres épluchés
courent sous le dos des bâtons
des mains blêmes écorchées
cousent l’amour épuisé
les gens pleurent en chapelet
les espoirs dépenaillés
sur le fond des horizons
se balancent des chansons
muettes
sur les lèvres de ciment
les sourires sont écroulés
et la bouche dans le sable
les poissons font des baisers
sur les voiles déchirées
sur l’épave rejetée de nos âmes éventrées
la lumière est essouflée
et s’épuise dans son ombre
et le temps comme un silence
sur les rêves des enfants
passe et passe sa main froide
1971